Le tout débuta en novembre 1983, quelques jours à peine avant mon seizième anniversaire de naissance. Je fus hospitalisé pour un malaise dont j’ignorais l’origine.
Les premiers jours furent consacrés aux examens et, deux jours après mon entrée, mon médecin est venu me rendre visite en m’annonçant que la source du mal était un ulcère d’estomac. Pendant les deux semaines qui suivirent, je reçus un traitement au tagamet pour faire disparaître cet ulcère, mais les médecins ne voyaient aucun changement; au contraire, la situation s’aggravait. Les jours passaient et je n’avais toujours aucune nourriture absorbée.
La peur m’envahit et d’autres sentiments firent surface, tels que le dégoût de moi-même et la frustration, surtout lorsque je voyais Noël arriver à grands pas. Je connaissais donc à ce moment un sentiment de colère quand je réalisais que ma parenté, qui est d’une importance capitale pour moi, venait participer aux festivités de Noël et au merveilleux jour du cinquantième anniversaire de mariage de mes grands-parents, sans pouvoir être à leurs côtés.
Je me sentis heureux lorsque le docteur m’apprit son diagnostic, une pancréatite, qu’il croyait beaucoup moins dangereuse qu’un ulcère. J’ai eu l’impression pendant une semaine que ce diagnostic était le bon, mais, à mon grand étonnement et à mon grand désespoir, je constatais qu’il n’y avait eu aucun changement.
Un matin, lors d’une visite, le médecin constata que j’avais d’énormes ganglions sous les bras. C’est alors qu’il décida de procéder au prélèvement d’un ganglion.
Le soir suivant cette chirurgie, il reçut le résultat de cette analyse et s’aperçut qu’il faisait fausse route. Il fit un nouveau diagnostic qui se dirigea vers une mononucléose et c’est alors qu’il prit la décision d’arrêter tous les médicaments car le meilleur de tout était le repos.